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Mandiana : Un agriculteur accumule 545 Sacs de Riz, mais bloqué dans la commercialisation

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Dans la préfecture de Mandiana, l’histoire de Toumani Diakité, jeune agriculteur de la région, est un exemple frappant de la persévérance et des défis auxquels sont confrontés les producteurs locaux. Titulaire d'une licence en Physique des Corps Solides, Toumani a rapidement compris les exigences du marché du travail après la validation de son diplôme universitaire. Plutôt que de se soumettre aux sirènes de la recherche d'emploi en milieu urbain, il a décidé de revenir à ses racines agricoles et de se lancer dans la culture du riz.

Aujourd’hui, installé dans son district de Gbomkô, relevant de la sous-préfecture de Niantanina à Mandiana, Toumani Diakité fait partie des figures emblématiques de l’agriculture locale. Avec plus de sept années d’expérience derrière lui, il a su se faire un nom comme l'un des plus grands producteurs de riz de la région. Cependant, malgré les centaines d’hectares aménagés, entretenus et cultivés avec détermination, il se trouve aujourd’hui face à un défi majeur : la commercialisation de sa récolte.

Avec un total de 545 sacs de riz stockés dans ses deux magasins – 430 sacs dans le premier et 115 sacs dans le second – Toumani Diakité voit ses efforts mis à rude épreuve. La récolte a certes été laborieuse, mais il s’attendait à ce que l’État et les structures responsables de la commercialisation du riz local facilitent cette étape cruciale. Malheureusement, il fait face à une réalité bien différente.“Malgré mes efforts, je peine à trouver des preneurs pour mes sacs de riz.”, explique Toumani. La situation est d'autant plus préoccupante que ses sacs de riz, une fois stockés, risquent de se détériorer en raison de l'absence de débouchés pour la vente.

Le défi de la commercialisation ne se limite pas seulement à une question d'organisation. C’est également une question économique qui impacte directement l’agriculteur et l’ensemble du secteur rizicole guinéen. Si rien n'est fait pour débloquer cette situation, le producteur risque de perdre une partie de ses récoltes, et ce sont des milliers de foyers agricoles qui pourraient être affectés.

L'État, qui a initié des appels à l'achat de riz local, semble ne pas avoir pris de mesures concrètes pour soutenir les producteurs comme Toumani. Cette inaction met en péril non seulement l'effort individuel de ce cultivateur, mais aussi l'avenir de l'agriculture guinéenne, en particulier le secteur rizicole, essentiel à la sécurité alimentaire du pays.

L’intervention urgente du ministère de l’Agriculture et de l’Élevage est plus que jamais nécessaire. Des mesures doivent être prises pour faciliter la commercialisation des productions locales et pour garantir que les efforts des agriculteurs ne soient pas réduits à néant. Cela passe par un soutien logistique renforcé, une meilleure organisation des circuits de distribution, et des garanties d'achats pour les producteurs.
Le cri de détresse de Toumani Diakité illustre un problème structurel qui, s’il n’est pas résolu rapidement, risque de décourager les producteurs locaux et de freiner le développement du secteur agricole en Guinée. L’État a un rôle fondamental à jouer pour soutenir ces acteurs clés de l’économie nationale, afin de garantir un avenir durable pour l’agriculture guinéenne.

Les autorités compétentes doivent répondre à cet appel et prendre des mesures concrètes pour éviter une perte de récoltes, assurer la stabilité des producteurs locaux et garantir l’approvisionnement du marché en riz local.

Facely Sanoh pour 224infos


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